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Le bizutage publique : les filles à poil. |
Dans les établissements d’enseignement supérieur en France, les bizutages sont une tradition solidement ancrée, surtout dans les cités universitaires où les nouvelles étudiantes, souvent intimidées, sont jetées dans l’arène dès les premières semaines. Sur ce campus de banlieue parisienne, une école d’ingénieurs réputée pour son ambiance impitoyable, les étudiantes de première année, majoritairement d’origine maghrébine, se distinguent par leur pudeur et leur réserve. Habituées à des codes stricts, elles se heurtent de plein fouet à la vie étudiante française : une jungle libertine, débridée, où l’exhibitionnisme l'impudeur sont la norme. Si pour beaucoup de filles de vingt ans, la nudité est une banalité, pour ces âmes timorées, se dévoiler est une torture impensable.
Mais ici, pas de quartier. Le week-end d’intégration (le bizutage), organisé par le BDE (Bureau Des Étudiants), est un passage obligatoire, une machine à broyer pudiques. Les nouvelles, à peine arrivées, sont accueillies comme du bétail par une horde d’anciens surexcités, des tyrans autoproclamés drapés dans leur arrogance. Les règles sont claires, hurlées dans un mégaphone pour que nul n’ignore : « Vous n’êtes rien ici ! Vous obéissez, ou vous dégagez ! » La tradition, implacable, ne tolère aucune exception. Chaque première année doit se plier au rituel infâme : tout enlever. Absolument tout. Pas de demi-mesure, pas de négociation. Soutiens-gorge, culottes, foulards et même les chaussettes tout finit en tas sous les rires gras et les sifflets d’une foule déchaînée.
Pour les filles pudiques, c’est un cauchemar éveillé. Certaines tentent de résister, les joues brûlantes, les mains crispées sur leurs vêtements, murmurant des supplications inaudibles. Mais les anciens, impitoyables, n’ont que faire de leurs larmes. « Déshabille-toi ou on le fait pour toi ! » aboie une organisatrice, une troisième année au regard d’acier, tandis que ses sbires, armés de ciseaux, s’approchent dangereusement. Les plus récalcitrantes sont traînées au centre de la cour, sous les projecteurs, où une sono crache des basses assourdissantes. Là, elles deviennent le clou du spectacle : leurs vêtements sont arrachés sans ménagement, parfois découpés en lambeaux, sous les huées d’un public en transe. Les insultes fusent, crues, vicieuses, conçues pour briser. « T’as cru que c'est la mode d'être pudique ici ? Montre tout, espèce de coincée ! »
Pour pimenter l’humiliation, les anciens rivalisent d’idées tordues. Les nouvelles, nues et pieds nus, sont forcées à défiler en rang, bras en l’air, sous des jets d’eau glacée ou de peinture fluorescente qui marque leur peau comme une sentence. On leur impose des jeux absurdes : ramper dans la boue, danser sur des podiums improvisés, ou pire, se livrer à des chorégraphies grotesques pendant qu’on les filme sans relâche. Les vidéos, bien sûr, circuleront plus tard, menace implicite pour garantir leur soumission future. Pas une once de compassion ne vient adoucir leur calvaire. Les anciens, enivrés par leur pouvoir, se repaissent de chaque cri, de chaque regard fuyant, de chaque corps tremblant.
Certaines filles, brisées, finissent par céder, espérant que l’épreuve s’arrête là. Mais le bizutage ne s’arrête jamais vraiment. Les jours suivants, les moqueries continuent, les surnoms humiliants collent à la peau, et les plus fragiles deviennent des cibles permanentes. Sur ce campus, la pudeur n’est pas une vertu : c’est une faiblesse.
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